Né en 1965 à Bagnères de Bigorre. Vit et travaille à Paris.

Qu’il s’agisse de peintures, de dessins ou de films, ses œuvres, minimales et contemplatives, offrent une présence incertaine. Proches de l’évanescence, elles engagent physiquement le spectateur qui en fait l’expérience. Leurs installations, avec l’économie de moyens et la discrétion qui les caractérisent, interrogent les lieux qui les accueillent pour en dessiner une approche critique, sociale et politique. Elles révèlent aussi les directions fondamentales du travail, celles de la retenue, de la mise en regard et du non-agir.
 
Présent en collections publiques et privées (FRAC PACA, FRAC Auvergne, Fondation Agnès b, Collection Frédéric de Goldschmidt), son travail est exposé régulièrement en France et à l’étranger depuis une quinzaine d’années. Ses œuvres ont été présentées en 2022 et 2019 à L’ahah à Paris et à la chapelle du Quartier Haut de Sète, en 2018, à L’Art dans les Chapelles, en 2017, à la BF15 hors les murs à l’occasion de la Biennale de Lyon. En 2016, il expose à l’Hôtel de l’industrie à Paris, en 2015, au Centre d’art contemporain Passages à Troyes, en 2010, à l’Espace d’Art Concret à Mouans- Sartoux. La même année ainsi qu’en 2013, il participe à la Nuit Blanche, Paris en tant qu’artiste associé. 
 
 

Dans sa pérégrination artistique, Vincent Dulom s’est débarrassé de toute notion de style, pour rester à distance de l’œuvre et mieux en accompagner les occurrences. Il produit des peintures en déposant en un passage unique, sur la toile ou sur le papier, une pellicule de pigments par le biais d’une imprimante ; formant un halo ou une nappe colorée à la surface du support. Le procédé de l’artiste, plein de retenue, peut ainsi laisser la forme émerger seule et offrir ses variations infimes. S’ensuivent, pour le-la spectateur-rice comme pour l’artiste, des rencontres à l’intérieur de ce travail, des phénomènes advenant sans prévenir, au cours du temps passé avec lui : l’apparition d’une ombre au centre du halo, par exemple, ou la dissipation progressive de ce dernier à force d’être soutenu par le regard. Le transcendant devient simple contingence, il peut apparaître ou disparaître dans les limites du champ sensible. Son œuvre permet de penser dans la perception de l’instant un ailleurs et un temps plus vaste. L’expérience de chaque peinture implique le corps du- de la spectateur-rice, qui doit chaque fois se placer par rapport à elle, afin de l’éprouver ; c’est à son rapport physique au monde, qu’elle en appelle. Le devenir de ses œuvres est une affaire de coordonnées et de points de vue ; de positionnement dans le temps et dans l’espace – en bref, il assume la dimension tragique de l’existence. Quant aux dessins, faits de tiges souples de métal, ils se performent et prennent forme à la manière d’augures, laissant le geste, et la résistance de l’air, agencer des lignes dans un cadre arbitraire, grâce à des protocoles volontairement approximatifs. Car les rencontres ne peuvent se jouer qu’au cœur de l’approximation ; et l’œuvre doit demeurer ouverte. 

 

© Antoine Camenen,  texte de présentation de l’artiste, L’ahah, 2019.