L’exposition retrace les diverses périodes créatives de l’artiste et sa transition de la peinture aux papiers marouflés.
Né en 1925 à Berlin dans une famille juive, Max Wechsler est envoyé à Paris en janvier 1939. Ses parents restés en Allemagne seront déportés.
À la fin de la guerre ayant perdu sa famille, il choisit de rester à Paris où il exerce divers métiers avant de débuter au journal Vaillant comme illustrateur et graphiste, métier qu’il exercera à temps partiel jusqu’au début des années 1990.
Dès les années 50, il commence à peindre intensément des paysages, portraits, compositions inspirées par la fréquentation des musées où il s’absorbe d’artistes comme Paul Klee ou Jean Dubuffet.
La première exposition de ces petits formats a lieu en 1959.
Dans les années 60, il peint abondamment dans une veine surréaliste des Compositions fantastiques faites de «déploiements organiques [...] expansion d’enroulements, gonflements, fissures ...» selon Pierre Gaudibert, «figures symboliques témoignant d’une œuvre de souffrance» pour A. Paquement.
Ces œuvres seront exposées au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lors de la première manifestation de l’ARC en 1968.
Il cesse volontairement de peindre de 1973 à 1977.
Àprès cette interruption, il abandonne définitivement la figuration pour se tourner vers l’abstraction, qu’il ne quittera plus. Il réalise des séries d’œuvres sur toile où il explore la matière : projections, surfaces striées, gestes lacérateurs, nouvelle gestuelle.
En 1984 c’est une nouvelle rupture. Il abandonne le châssis pour de grandes œuvres sur toile intégrant des collages de différents matériaux, papiers, journaux en une matière dense et épaisse, qu’il intitulera Recouvrements papiers. Ces très grands formats sont inspirés par l’espace de l’atelier acquis en 1985 dans le quartier de La Bastille où il travaillera jusqu’à la fin de sa vie.
À partir de 1990, le processus créatif va se concentrer sur un seul matériau l’imprimé. Par réductions ou agrandissements, distorsions jusqu’à l’extrême des caractères typographiques, il transforme toutes sortes d’écrits pour créer un univers où de la lettre, ne reste que la mémoire. Par le processus de la reproduction à l’infini est posée la question de la série.
Expansion de l’illisibilté, sans bords ni centre, du noir profond au blanc, espaces lumineux où la matière engendre la couleur en variations ouvrant à la lumière, l’autre lumière «celle qui émane de l’œuvre» selon Max Wechsler et où seul le signe témoigne de la permanence de la lettre, de son impossible disparition. Ce sont les Papiers marouflés du très grand au très petit format, «recouvrements et couches successives (qui) forment une archéologie de la mémoire» selon Dominique Dendrael.
Max Wechsler dit : «la lettre sans cesse transformée, déstructurée , résiste, se révèle indestructible...J’associe ainsi la part de ce qui sera ignoré à jamais de celle qui demeurera indélébile».
Dans les années 2000 Berlin accueille l’artiste dans sa ville natale et lui consacre plusieurs expositions importantes : au Jüdisches Museum Berlin, à la Villa Oppenheim, à la Galerie KunstbüroBerlin, à la Berlinische Galerie, institution à laquelle il fait une importante donation en 2010.
À Paris, il expose régulièrement au musée d’art et d’histoire du Judaïsme où sa donation est présentée en 2017, à la galerie Guislain-Etats d’Art, à la Galerie ETC, à la Galerie Dutko, et à Paray-Le-Monial, au musée du Hiéron, auquel il fait également une donation.
Il réalise ses dernières œuvres en 2019 et meurt à Paris le 12 mai 2020 .
Présence dans les collections :
Centre Pompidou, Paris, France
Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, Paris, France
Musée des Beaux Arts, Rennes, France
Centre National d'Arts Plastiques, La Défense, France
Musée du Hiéron, Paray-le-Monial, France
Jüdisches Museum Berlin, Berlin, Deutschland