Eve Gramatzki / Vincent Dulom
5 December 2024 - 18 January 2025
Eve Gramatzki, N°7, 1992, Acrylique, gel, gesso, cendre, plâtre et crayon sur toile, 114 x 195 cm, Courtesy Galerie etc. ©Nicolas Brasseur
Eve Gramatzki, N°7, 1992, Acrylique, gel, gesso, cendre, plâtre et crayon sur toile, 114 x 195 cm, Courtesy Galerie etc. ©Nicolas Brasseur
Les œuvres d’Eve Gramatzki et de Vincent Dulom, distinctes dans leur approche et leurs médiums, offrent ensemble une réflexion originale sur la perception et l’interaction du spectateur avec l’art. 
 
Eve Gramatzki crée un espace mental subtil qui échappe à la matérialité conventionnelle. Son travail, souvent intimiste, invite à abandonner les repères habituels pour explorer une quasi-monochromie et des vibrations de lumière. Cette expérience s’apparente à une méditation sur la présence et l’absence, où chaque coup de pinceau devient une invitation à la contemplation.
 
Vincent Dulom, quant à lui, s’affranchit des notions de style pour privilégier une expérience plus spontanée. Ses halos de couleur émergent lentement et révèlent, au fil du regard, des phénomènes inattendus.
Cette émergence progressive souligne une dimension éphémère de l’art. Les techniques employées par les deux artistes mettent l’accent sur le geste et la lumière, renforçant ainsi leur intention commune d’aller à l’essentiel.
 
La relation au spectateur est essentielle dans leurs créations. Pour Gramatzki, pigments et vibrations de lumière captent l’attention et la retiennent, tandis que Dulom engage le corps du spectateur, rendant sa position par rapport à l’œuvre cruciale pour en saisir la profondeur. Cette interaction physique et sensorielle permet d’appréhender pleinement le sens de leurs œuvres, ancrées dans le vécu de chacun.
 
Les approches d’Eve Gramatzki et Vincent Dulom s’enrichissent ainsi mutuellement, révélant la fécondité d’une pratique artistique en constante évolution. 
 
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Vincent Dulom (1965-)

 

Qu’il s’agisse de peintures, de dessins ou de films, ses oeuvres, minimales et contemplatives, offrent une présence incertaine. Proches de l’évanescence, elles engagent physiquement le spectateur qui en fait l’expérience. Leurs installations, avec l’économie de moyens et la discrétion qui les caractérisent, interrogent les lieux qui les accueillent pour en dessiner une approche critique, sociale et politique. Elles révèlent aussi les directions fondamentales du travail, celles de la retenue, de la mise en regard et du non-agir.

Présent en collections publiques et privées (FRAC PACA, FRAC Auvergne, Fondation Agnès b, Collection Frédéric de Goldschmidt), son travail est exposé régulièrement en France et à l’étranger depuis une quinzaine d’années. Ses oeuvres ont été présentées en 2022 et 2019 à L’ahah à Paris et à la chapelle du Quartier Haut de Sète, en 2018, à L’Art dans les Chapelles, en 2017, à la BF15 hors les murs à l’occasion de la Biennale de Lyon. En 2016, il expose à l’Hôtel de l’industrie à Paris, en 2015, au Centre d’art contemporain Passages à Troyes, en 2010, à l’Espace d’Art Concret à Mouans- Sartoux. La même année ainsi qu’en 2013, il participe à la Nuit Blanche, Paris en tant qu’artiste associé.

 

Eve Gramatzki (1935-2003)

 

Artiste d’origine allemande, a marqué l’art contemporain par son exploration des textures et motifs. Après une formation influencée par le constructivisme à Hambourg, elle s’installe à Paris en 1962. Si ses premières œuvres s’inscrivent dans l’hyperréalisme, dessinant des objets quotidiens avec minutie, son travail évolue vers l’abstraction dans les années 1980, période centrale de sa carrière.

Installée en Ardèche, loin de toute modernité, elle développe une approche basée sur les textures et motifs géométriques inspirés de textiles. Les lignes structurées de ses débuts laissent place à des compositions libres, fragmentées, puis à des grilles colorées et vibrantes. Ces œuvres abstraites reflètent une liberté expressive et une tension entre chaos et ordre.

À partir des années 1990, elle partage son temps entre Paris et le sud de la France, continuant d’exposer, avant de se donner la mort en 2003. Son héritage artistique demeure dans ses œuvres qui transcendent la figuration pour explorer les profondeurs des structures et matières.

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